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Psychotraumatismes complexes (ESPT-C)

Le terme de traumatisme est utilisé couramment et de façon vague : nous commençons donc par établir les paramètres du terme traumatisation . 

Fondamentalement, "trauma" signifie "blessure", ou "choc". 

Les évènements ne sont pas traumatisants en eux-mêmes, ou plutôt, ils le sont potentiellement par l'effet qu'ils ont sur une personne donnée: tout le monde ne sera pas traumatisé face à un même évènement extrêmement stressant. Par conséquent, lorsque nous parlerons de traumatisme, nous ne nous réfèreront pas à un évènement, mais seulement à la "blessure" émotionnelle.

Certains évènements sont potentiellement plus traumatisants que d'autres. Ils provoquent des vécus puissants, soudains, incontrôlables, imprévisibles et extrêmement négatifs. 

Les violences interpersonnelles, incluant les blessures physiques ou de menaces de mort, ont plus de chance d'être traumatisantes que d'autres sortes d'évènements stressants comme les catastrophes naturelles. 

Les évènements qui ne menacent pas directement la vie mais représentent une perte d'attachement ou une trahison de la part d'une personne objet d'attachement accroissent aussi le risque de traumatisation. 

Les maltraitantes à enfants comprennent souvent la totalité des facteurs. Chez les enfants, la violence interpersonnelle s'accompagne habituellement de négligence. 

C'est l'exposition récurrente, au fil du temps, à des stresser majeurs comme les maltraitances à enfants qui paraît avoir les effets les plus pernicieux sur les survivants de traumatismes. 

Le manque de soutient social constitue un facteur majeur de risque d'apparition de troubles d'origine traumatiques. Ceci est particulièrement vrai pour les enfants, parce qu'ils dépendent complètement de l'aide des adultes pour arriver à intégrer les expériences difficiles. Pour maintenir et améliorer son efficacité mentale il faut avoir du réconfort, du soutient et être entouré, en partie parce que cela a des effets calmants au plan physiologique et des effets favorables sur le système immunitaire. Un contact physique chaleureux est un excellent réducteur de stress et peut contribuer à moduler les fortes réactions émotionnelles. 

Un traumatisme n'est pas toujours visible mais peut laisser des traces. On parle alors de trauma complexe ou de trauma développemental. Il ne s'agit pas simplement d'un besoin d'attention non comblé ou d'une hypersensibilité "exagérée": ce type de vécu peut générer des blessures profondes, car il s'inscrit dans un climat relationnel délétère, parfois destructeur. 

Le cerveau s'adapte en mettant en place des stratégies de survie: dissociation, hypervigilance, trouble de l'attachement, troubles émotionnels et somatiques. 

Ce type de trauma peut-être difficile à repérer car il ne repose pas toujours sur un avant/après. Il s'installe en profondeur, modifie la perception de soi, des autres et du monde. Il peut donner l'impression "d'un problème de personnalité" ou d'une fragilité diffuse alors qu'il s'agit en réalité d'un effet de conditionnement à la menace. 

Ce n'est pas parcequ'il n'y a pas eu de drame qu'il n'y a pas eu de blessure. La violence peut-être diffuse, invisibilisée, minimisée. Mais le corps, lui, n'oublie pas. Le système nerveux non plus. Et ce qui a été subi peut continuer à peser longtemps, même quand on pense avoir "tenu bon". 

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