top of page
Anorexie

L'anorexie mentale se manifeste par une restriction alimentaire importante sous tendue par la peur intense de prendre du poids alors que le poids initial est significativement bas (IMC < 18,5kg/m²). Les personnes souffrant d'anorexie ont une altération de la perception du poids ou de la forme du corps.

Il existe deux formes:

  • forme restrictive: privation d'alimentation, éventuellement activité physique intense

  • forme hyperphagique/purgatif: crise de boulimie avec comportements compensatoires (laxatifs, vomissements, diurétiques...)

La sous-alimentation et les comportements purgatifs associés peuvent conduire à des situations médicales dramatiques où le pronostic vital peut être engagé.

Des complications psychologiques sont également présentes : humeur dépressive, retrait social, irritabilité, insomnie, perte d'intérêt pour la sexualité... Des traits obsessionnels et compulsifs centrés sur la nourriture sont souvent au premier plan. Il peut aussi exister un sentiment d'incompétence, un fort besoin de contrôler l'environnement, une pensée inflexible, un manque de spontanéité sociale, un perfectionnisme et des capacités d'initiative ou une expression émotionnelle réduite.

L'anorexie touche essentiellement les femmes, elle débute à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Le début du trouble est souvent associé à un évènement de vie stressant.

L'évolution est variable: certaines personnes guérissent après un épisode unique, d'autres présente un mode d'évolution fluctuant, avec prise de poids et suivi de rechute, d'autres enfin ont une évolution chronique sur plusieurs années. L'hospitalisation peut être nécessaire pour restaurer le poids et prendre en charge les complications médicales.

D''autres troubles y sont souvent associés (troubles bipolaires, dépressifs, anxieux...)

Il existe différents facteurs de risques:

  • tempéramentaux: perfectionnisme, conformisme, faible estime personnelle...

  • environnementaux: sociétés qui prônent le culte de la minceur, certaines professions...

  • génétiques: antécédents d'anorexie ou de boulimie chez un parent du premier degré....

Boulimie

La boulimie se manifeste par des épisodes récurrents d'hyperphagie (= alimentation excessive) avec un sentiment de perte de contrôle sur son alimentation. Comme dans l'anorexie mentale, la personne présente des comportements inadaptés de contrôle de son alimentation, de son poids et de son corps, qui la conduisent à une altération significative de sa santé physique, de son bien-être psychologique et de son adaptation à son environnement. Le poids et la silhouette déterminent à outrance l'estime de soi de la personne qui en souffre. Les crises de boulimie sont associées à des comportements compensatoires pour prévenir toute prise de poids: des périodes de restriction alimentaire et de jeûne, des vomissements auto-provoqués, un abus de laxatifs ou de diurétiques, de l'exercice physique excessif....

Typiquement les personnes présentant une boulimie ont un poids dans les limites de la normale, bien que certains puissent présenter une surcharge pondérale.

La boulimie débute habituellement à l'adolescence ou chez les jeunes adultes. Elle touche essentiellement les femmes. Son évolution peut-être chronique ou intermittente. Des allers-retour entre des périodes boulimie et d'anorexie ne sont pas rares. Enfin, la présence d'autres troubles mentaux est fréquente (symptômes dépressifs, troubles bipolaires, troubles anxieux...).

La boulimie semble résulter de différents facteurs de risque :

  • facteurs biologiques : sexe féminin, obésité pré-morbide, obésité parentale, puberté précoce...

  • facteurs psychologiques : insatisfaction corporelle, alimentation restrictive, personnalité fragile,faible estime de soi, fonctionnement en "tout ou rien", impulsivité, difficultés à réguler ses émotions...

  • facteurs socio-culturels : culte de la minceur, compétitivité, multiplications des rôles sociaux

  • facteurs familiaux: comportements alimentaires perturbés, troubles psychiatriques au sein de la famille, conflits, parents défaillants...

Le symptôme cardinal de la boulimie est l'image négative de son corps. Cela s'exprime par des préoccupations excessives pour l'alimentation, la silhouette et le poids. Les personnes boulimiques ont des réactions émotionnelles négatives vis-à-vis de leurs corps et présentent des comportements de contrôle de leurs alimentations. L'insatisfaction corporelle amène la personne boulimique à adopter des attitudes et des comportements restrictifs, intenables à long terme tant sur le plan psychologique que physiologique. Ils sont à l'origine d'un état de dénutrition comparable à l'effet de manque, exacerbant l'obsession des aliments. Ceci va entraîner la crise boulimique, qui, à son tour, entraîne un effondrement de son estime personnelle et une crainte de prendre du poids. C'est pour cela que la crise boulimique est suivi de comportements compensatoires. Ils atténuent à la fois la détresse psychologique et l'inconfort physique. Toutefois ces comportements renforcent l'état de dénutrition et donc augmentent les risques de boulimie.

Hyperphagie

L'accès hyperphagique se définie par une absorption, en une période de temps limitée, d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période temps similaire et dans les mêmes circonstances. Cet accès hyperphagique est associé à un sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise.

Il est associé à une détresse marquée et survient au moins une fois par semaine depuis 3 mois. Contrairement aux crises de boulimie il ne sont pas suivis d'un comportement compensatoire.

Typiquement les personnes souffrant d'accès hyperphagique éprouvent un sentiment de honte quant à leur problème alimentaire et tentent de dissimuler les symptômes. L'accès fait le plus souvent suite à des affects négatifs.

Il touche les personnes ayant un poids normal  ou en surpoids et les patients obèses. L'accès hyperphagique est fréquent chez l'adolescent et le jeune adulte. Son évolution est encore mal connue.

Stratégies thérapeutiques

Les thérapies cognitives et comportementales classiques vont intervenir de manière ciblée sur les préoccupations corporelles exagérées et ses manifestation comportementales sous forme de restriction alimentaire, d'hyperactivité physique, de pesées compulsives, des purges... Ce type de thérapie va être particulièrement efficace dans le traitement de la boulimie et celui de l'hyperphagie

La TCC de la boulimie se déroule en plusieurs étapes:

  1. Psychoéducation et automonitoring des conduites alimentaires et des prescriptions comportementales visant la normalisation de l'alimentation ainsi que le contrôle des boulimies, des purges et des pesées...

  2. La deuxième étape élimine toutes les formes de contrôle du poids et modifie les cognitions dysfonctionnelles qui sous-tendent les comportements boulimiques

  3. La troisième étape concerne le traitement de l'insatisfaction corporelle et de la faible estime de soi. Elle apprend la résolution de problème et l'affirmation de soi

Le traitement de l'anorexie est plus complexe. Les TCC peuvent être utilisées de même que d'autres types de thérapies (systémiques, analytiques, groupe d'entraide ou hospitalisation.

bottom of page